J'ai échangé depuis longtemps le port de la cravate pour le port du foulard : je n'avais rien fait pour mériter cette impression de corde autour du cou...
Vers la cinquantaine, je commençais à être frustré par le choix limité de tissus proposés par les vendeurs de foulards et je décidais de prendre le problème à bras le corps. J'achetais aumarché Saint-Pierre, à Montmartre (Paris) différents coupons de tissus, les confiant aux mains habiles de ma fille aînée qui se sacrifia pour tenter de satisfaire son vieux père.
Le résultat fut même meilleur que celui espéré et j'ai porté fièrement ces foulards lors de réunions avec de hauts personnages. Le succès ...
J'avais vu très large lors de l'achat des tissus et ma fille avait soigneusement mis de côté ce qu'il en restait. Elle me les rendit lors de mon retour en France où ils sont restés dans un tiroir jusqu'à ma journée "Eureka".
Ce jour là, plaignant mes vieux chapeaux pour leur aspect triste et fatigué, je réalisais soudain que ceux-ci n'étaient en rien responsables : les rubans étaient les seuls coupables. Si je rajeunissais leurs rubans, je rajeunissais mes chapeaux.
Je cherchais alors sur Internet de nouveaux rubans de chapeaux et réalisais que, bien que neufs, ils étaient ennuyeux. Je commençais à jouer avec mes tissus, fus contente du résultat que quelques amies de passage souhaitèrent partager, et, de fils en aiguilles...
